Je travaille chez Real Network, et nous avions besoin d'un VPN. C'était mon premier véritable projet, et j'en ai réellement appris plus au sujet de Linux grâce à cela qu'avec n'importe quelle autre tâche. Je me suis servi de l'expérience ainsi acquise pour rédiger ce document, pour partager avec d'autres ce que j'avais appris, pour qu'ils puissent eux aussi réaliser de super trucs avec Linux.
Je voudrais tout d'abord et surtout remercier mon épouse Julie, sans qui je ne serais pas où j'en suis actuellement. Je voudrais aussi remercier Arpad Magosanyi, l'auteur du premier VPN mini-howto et de pty-redir, l'utilitaire qui a rendu tout cela possible. Jerry, Rod, Glen, Mark V., Mark W., et David, vous êtes trop fort les mecs. Merci pour votre aide.
Ce document est divisé en 5 sections.
Cette section
La théorie à la base des VPNs. Qu'est-ce qu'un VPN, et comment fonctionne-t-il. Lisez cette partie si vous êtes néophyte en matière de VPN.
Cette section décrit la mise en place d'un serveur de VPN.
Cette section décrit la mise en place d'un client de VPN.
Une implémentation de VPN décrite pas à pas.
D'autres éléments d'information qui pourraient vous être utiles.
Copyright (c) Matthew Wilson. Ce document ne peut être distribué qu'en accord avec les termes et les conditions de la licence LDP que vous trouverez a l'adresse http://www.linuxdoc.org/COPYRIGHT.html, excepté le fait que ce document ne doit pas être distribué sous une forme altérée sans le consentement de son auteur.
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Le VPN mini-HOWTO original a été écrit par Arpad Magosanyi en 1997. Il m'a depuis autorisé à reprendre le document, et à l'étendre jusqu'à en faire un HOWTO complet. Rien de ceci n'aurait été possible sans le document original. Merci encore Arpad. :)
La version 1.0 de ce HOWTO a été terminée le 10 décembre 1999.
VPN est l'acronyme de Virtual Private Network, ou réseau privé virtuel. Un VPN utilise l'Internet comme mécanisme de transport, en maintenant la sécurité des données sur le VPN.
Et bien il y a plusieurs réponses à cette question. Cela dépends vraiment de l'apparence du réseau. En général, on dispose d'un réseau principal unique, avec des noeuds distants qui utilisent le VPN pour gagner un accès complet au réseau central. Les noeuds distants sont généralement des bureaux éloignés, ou des employés travaillant à partir de chez eux. Il est aussi possible de relier deux réseaux plus petits (ou même plus grands!) pour former un seul réseau encore plus grand.
Pour simplifier, pour réaliser un VPN, vous créez un tunnel sécurisé entre deux réseaux et l'utilisez pour router les datagrammes IP. Au cas ou vous seriez déjà perdu, vous devriez lire Le Linux Networking Overview HOWTO pour vous informer au sujet des réseaux sous Linux.
Prière de ne pas m'en vouloir, mes schémas ASCII mériterait un peu plus de travail.
\ \ --------- / / --------- Réseau ______| Routeur |______\ Internet \_____| Routeur |______ Réseau Distant | Client | / / | Serveur | Privé --------- \ \ --------- / / Routeur Client ---------------------------------------------------- | /-> 10.0.0.0/255.0.0.0 \ | Réseau | |--> 172.16.0.0/255.240.0.0 |--> Tunnel >---\ | Distant >---|--|--> 192.168.0.0/255.255.0.0 / |--|----> Internet 192.168.12.0 | | | | | \-----> 0.0.0.0/0.0.0.0 --> Masquarade IP >--/ | ---------------------------------------------------- Routeur Serveur ---------------------------------------------------- | /-> 10.0.0.0/255.0.0.0 \ | | /--> Tunnel >--|--> 172.16.0.0/255.240.0.0 |--|----> Réseau Internet >--|--| \--> 192.168.0.0/255.255.0.0 / | Privé | | | 172.16.0.0/12 | \-----> 0.0.0.0/0.0.0.0 -----> /dev/null | 192.168.0.0/16 ----------------------------------------------------
Le diagramme ci-dessus montre comment le réseau peut être mis en place. Si vous ne savez pas ce qu'est la masquarade IP, vous ne devriez probablement pas être ici. Allez lire Le Linux Networking Overview HOWTO et revenez une fois informé.
Le routeur client est une machine Linux tenant le rôle de passerelle/firewall pour le réseau distant. Comme vous pouvez le voir, le réseau distant utilise le réseau local 192.168.12.0. Pour plus de simplicité dans le diagramme, j'ai laissé les informations de routage sur les routeurs. L'idée de base est de router le trafic destiné aux réseaux privés (10.0.0.0, 172.16.0.0, et 192.168.0.0) via le tunnel. L'installation montrée ici est une manière de le faire. C'est à dire qu'alors que le réseau distant peut voir le réseau privé, le réseau privé ne peut pas nécessairement voir le réseau distant. Pour que ceci arrive, il faut spécifier que les routes sont bidirectionnelles.
Vous devriez aussi remarquer sur le schéma que tout le trafic sortant du routeur client apparaît comme en provenant, c'est à dire qu'il porte toujours la même adresse IP. Vous pouvez router les valeurs véritables de l'intérieur de votre réseau, mais cela induit une grande diversité de problèmes de sécurité.
Le système que je décris pour implémenter un VPN utilise SSH et PPP. Schématiquement, je me sers de ssh pour créer une connexion protégée par tunnel, puis utilise pppd pour y démarrer le trafic TCP/IP. C'est ainsi que le tunnel est mis en place.
Le véritable truc pour faire fonctionner ssh et pppd ensemble correctement est l'utilitaire écrit par Arpad Magosanyi qui permet la redirection de l'entrée et de la sortie standard vers un pseudo tty. Ceci permets à pppd de parler au travers de ssh comme s'il s'agissait d'une liaison série. Du côté du serveur, pppd est lancé comme interpreteur de commande utilisateur dans la session ssh, complétant le lien. Après cela, tout ce qu'il reste a faire est de réaliser le routage.
Il y a bien sur d'autres moyens de mettre en place un VPN, dont voici quelques exemples.
PPTP est un protocole Microsoft pour les VPN. Il est supporté sous Linux, mais est connu pour avoir de nombreux problèmes de sécurité. Je ne décris pas ici la manière de l'utiliser, étant donné que ce thème est couvert par Linux VPN Masquerade HOWTO.
IPSec est un ensemble de protocoles différents de SSH. Franchement, je n'en connais pas énormément à son sujet. De fait, si quelqu'un veut m'aider d'une description, je lui en serais très reconnaissant. Encore une fois, je ne décris pas comment l'utiliser étant donné que le Linux VPN Masquerade HOWTO couvre le sujet.
CIPE est un système de chiffrement au niveau noyau probablement mieux adapté aux dispositifs d'entreprise. Vous pourrez en savoir plus sur la page de CIPE. J'envisage de m'y intéresser plus sérieusement, et aurais donc peut être plus d'informations à son sujet bientôt.
Cette section explique comment mettre en place l'aspect serveur des choses. J'ai placé cette section en premier, étant donné que sans serveur, un client est assez inutile.
La sécurité est un aspect très important des VPNs. C'est pour ça que vous êtes en train d'en monter un, non? Vous devez garder ces quelques choses à l'esprit en mettant en place votre serveur.
Etant donné que ce serveur va être des deux côtés du firewall et qu'il va être mis en place pour transmettre le trafic sur votre réseau, c'est une bonne idée de sécuriser la machine autant que possible. Vous pourrez en apprendre plus sur la sécurité Linux dans Linux Security HOWTO. Pour ma part, j'ai tué tous les services, excepté sshd et un serveur web Roxen. J'utilise ce dernier pour télécharger quelques fichiers (mes scripts, etc.) pour permettre à d'autres machines d'accéder au VPN. Je n'utilise pas de serveur FTP étant donné qu'il est plus dur d'en sécuriser un que de rendre quelques fichiers disponibles sur un serveur web. De plus, j'ai seulement besoin de pouvoir récupérer des fichiers. Si vous souhaitez réellement exécuter des serveurs différents sur votre passerelle, vous pourriez vouloir envisager de restreindre leur accès aux machines situées sur votre réseau privé.
Effectivement, cela semble assez stupide, mais ça a retenu votre attention non? Non, vous n'utilisez pas de mots de passe, vous les désactivez complètement. Toute l'authentification nécessaire sur cette machine devrait être faite via le système d'authentification à clé publique de ssh. Ainsi, seul les entités dotées de clés peuvent entrer, et il est pratiquement impossible de se rappeler d'une clé binaire de 530 caractères.
Alors, comment faites-vous ça? Il faut éditer le fichier /etc/passwd. Le second champ contient soit le résumé cryptographique (hash) du mot de passe, ou un 'x' prévenant le système d'authentification qu'il faut regarder dans le fichier /etc/shadow. Vous devez changer ce champ en '*'. Ainsi le système d'authentification est informé qu'il n'y a pas de mot de passe, et qu'aucun ne devrait être autorisé.
Voila à quoi ressemble un fichier /etc/passwd classique:
... nobody:x:65534:100:nobody:/dev/null: mwilson:x:1000:100:Matthew Wilson,,,:/home/mwilson:/bin/bash joe:*:504:101:Joe Mode (home),,,:/home/vpn-users:/usr/sbin/pppd bill:*:504:101:Bill Smith (home),,,:/home/vpn-users:/usr/sbin/pppd frank:*:504:101:Frank Jones (home),,,:/home/vpn-users:/usr/sbin/pppd ...Remarquez que j'ai fait plus qu'éditer simplement le second champ. J'en dirais plus sur les autres champs par la suite.
L'accès des utilisateurs est réalisé via le schéma d'authentification de ssh. Comme je l'ai indiqué précédemment, c'est ainsi que les utilisateurs peuvent accéder au système, tout en maintenant un haut niveau de sécurité. Si vous n'êtes pas familier de ssh, jetez un oeuil à http://www.ssh.org/ Remarquez que j'utilise la version 1 de ssh, pas la version 2. Il y a une grande différence, particulièrement sur le fait que la version 1 est libre, contrairement à la version 2.
sshd
Vous aurez besoin de configurer sshd. Les options suivantes devraient
être présentes. L'idée est de désactiver l'authentification par mot de
passe, et les authentifications par rhosts. Les options suivantes devraient
être présentes dans votre fichier /etc/sshd_config
.
PermitRootLogin yes IgnoreRhosts yes StrictModes yes QuietMode no CheckMail no IdleTimeout 3d X11Forwarding no PrintMotd no KeepAlive yes RhostsAuthentication no RhostsRSAAuthentication no RSAAuthentication yes PasswordAuthentication no PermitEmptyPasswords no UseLogin no
Maintenant que vous maintenez les méchants à l'extérieur et ne laissez entrer que les gentils, vous pourriez avoir besoin de vous assurer que ces derniers se comportent correctement. La manière la plus simple de le faire est de ne rien les laisser faire d'autre que de lancer pppd. Ceci peut être, ou non, nécessaire. J'ai restreins les possibilités des utilisateurs parce que le système que je maintiens est dédié au VPN, et que les utilisateurs n'ont aucune raison de faire quoique ce soir d'autre dessus.
Il existe un petit programme propret appelé sudo qui permet à l'administrateur d'un système Unix d'autoriser à certains utilisateurs la possibilité de lancer certains programmes en tant que root. C'est ici certainement le cas, étant donné que pppd doit être lancé ainsi. Vous devrez utiliser cette méthode si vous souhaitez autoriser les accès ligne de commande aux utilisateurs. Référez-vous à la page man de sudo pour savoir comment mettre sudo en place. Utiliser sudo est préférable sur les systèmes multi-usage qui hébergent généralement un faible nombre d'utilisateurs de confiance.
Si vous désirez ne pas autoriser les utilisateurs à disposer d'un accès par ligne de commande, le meilleur moyen de le faire est de faire que leur shell soit pppd. Ceci se fait dans le fichier /etc/passwd. Vous pouvez voir ci-dessous que c'est ce que j'ai fait pour les trois derniers utilisateurs. Le dernier champ du fichier /etc/passwd est le shell de l'utilisateur. Vous n'avez pas besoin de faire quoique ce soit de spécial à pppd pour le faire fonctionner. Il est exécuté en tant que root lorsque l'utilisateur se connecte. C'est certainement la mise en place la plus simple possible, ainsi que la plus sûre. Elle est idéale pour les systèmes industriels et à grande échelle. J'ai décris exactement tout ce qu'il faut faire plus loin dans ce document. Vous pouvez y aller directement si vous le souhaitez.
Maintenant que vos utilisateurs ont accès au système, nous devons nous assurer
qu'ils ont accès au réseau. Pour ce faire, nous utilisons les règles du noyau
Linux relatives au firewall et les tables de routage. En nous servant des commandes
route
et ipfwadm
, nous pouvons configurer le noyau pour
gérer le trafic réseau de manière correcte. Pour plus d'information sur
ipfwadm
, ipchains
et route
, référez vous au
Linux Networking HOWTO.
Pour que cela fonctionne, votre noyau doit être configuré correctement. Si vous ne savez pas comment créer votre propre noyau, vous devriez lire le Kernel HOWTO. Vous devez vous assurer que les options suivantes sont activées, en plus des options réseaux de base. J'utilise un noyau 2.0.38 sur mon système.
Pour les noyaux 2.0:
Pour les noyaux 2.2:
Tout d'abord, nous devons écrire des règles de filtrage de firewall qui permettent aux utilisateurs d'accéder à nos réseaux internes, tout en leur interdisant d'accéder au réseau externe. Cela peut sembler étrange, mais envisagez le sous cet angle: Ils ont déjà accès à l'Internet, alors pourquoi les laisser utiliser le tunnel pour y accéder? Cela gâche à la fois la bande passante et le processeur.
Les règles de filtrage utilisées dépendent du réseau interne utilisé.
En gros, elle disent: "Autoriser le trafic venant de nos VPNs et
destiné à nos réseaux internes". Comment allons nous faire?
Comme toujours, ça dépends. Si vous utilisez un noyau 2.0, vous
devez vous servir d'un outil appelé ipfwadm
, alors que si
vous utilisez un noyau 2.0, vous utiliserez ipchains
.
Pour mettre en place les règles avec ipfwadm
, lancez le avec
les options suivantes:
# /sbin/ipchains -F forward # /sbin/ipchains -P forward DENY # /sbin/ipchains -A forward -j ACCEPT -s 192.168.13.0/24 -d 172.16.0.0/12
Pour les utilisateurs de noyau 2.2, se référer à ceci.
Désormais, nos utilisateurs sont autorisés à accéder à nos réseaux, et nous devons dire au noyau où envoyer les paquets. Sur mon système, je dispose de deux ethernets : L'un d'entre eux est relié au réseau externe, l'autre au réseau interne. Ceci aide à la sécurisation, car le trafic extérieur est masqué par notre passerelle, et n'importe quel trafic entrant est filtré et routé par notre Cisco. Pour la plupart des dispositifs, le routage devrait être une chose simple.
Nous routons l'intégralité du trafic destiné au réseaux privés vers l'interface connectée au réseau interne, et le reste du trafic vers l'interface externe. Les commandes de routage spécifiques dépendent des réseaux internes que vous utilisez. Voici un exemple de ce à quoi elles pourraient ressembler. Ces lignes sont bien sûr ajoutées à vos règles de routages habituelles pour vos réseaux locaux. Je doute que vous utilisiez les trois groupes d'adresses privées.
En supposant que 172.16.254.254 est notre passerelle interne: # /sbin/route add -net 10.0.0.0 netmask 255.0.0.0 gw 172.16.254.254 dev eth1 # /sbin/route add -net 172.16.0.0 netmask 255.240.0.0 gw 172.16.254.254 dev eth1 # /sbin/route add -net 192.168.0.0 netmask 255.255.0.0 gw 172.16.254.254 dev eth1
Encore une chose sur le routage. Si vous utilisez du routage
bidirectionnel, vous aurez alors besoin de réaliser une chose
en plus. Il vous faudra mettre en place les routes revenant
vers le client. La manière la plus simple de le faire est de lancer
un cron chaque minute qui va assigner les valeurs des
routes. Ce n'est pas très grave si le client n'est pas connecté,
route
va simplement cracher une erreur (que vous aurez
judicieusement redirigé vers /dev/null
).
Nous nous consacrons maintenant au client. En pratique, lorsqu'elle est utilisé pour permettre l'accès à un réseau distant, cette machine peut facilement servir de serveur Samba (réseau Windows), DHCP, ou même web interne. L'aspect important dont il faut se souvenir est que cette machine doit être aussi sécurisée que possible, étant donnée qu'elle fait fonctionner tout votre réseau distant.
Commençons par le commencement. Vous devez disposer de ppp dans votre noyau. Si vous souhaitez autoriser plusieurs machines à utiliser le tunnel, il vous faut aussi les services de firewall et de transmission (forwarding). Si le client consiste en une seule machine, ppp est suffisant.
La liaison est créée en lançant pppd
à travers un pseudo terminal
lui-même créé par pty-redir
et connecté à ssh
. C'est
ce que réalise la séquence de commande suivante.
# /usr/sbin/pty-redir /usr/bin/ssh -t -e none -o 'Batchmode yes' -c blowfish -i /root/.ssh/identity.vpn -l joe > /tmp/vpn-device # sleep 10 # /usr/sbin/pppd `cat /tmp/vpn-device` # sleep 15 # /sbin/route add -net 172.16.0.0 gw vpn-internal.mycompany.com netmask 255.240.0.0 # /sbin/route add -net 192.168.0.0 gw vpn-internal.mycompany.com netmask 255.255.0.0
Clairement, on lance ssh, et on redirige ses entrées et sorties vers pppd. Les options passées à ssh le configurent pour s'exécuter sans caractère d'échappement (-e), en utilisant l'algorithme de chiffrement blowfish (-i), en mode terminal (-l), avec les options 'Batchmode yes' (-o). Les commandes sleep sont utilisées pour espacer les exécutions des commandes pour que chacune puisse compléter son initialisation avant que la suivante ne soit lancée.
Bien sûr, vous ne souhaitez pas avoir à taper ces commandes à chaque fois que vous souhaitez voir le tunnel fonctionner. J'ai écrit un ensemble de scripts bash qui gardent le tunnel en état de fonctionnement. Vous pouvez télécharger le package à partir d'ici. Il suffit de les télécharger et de les décompresser dans /usr/local/vpn. Vous trouverez trois fichiers à l'intérieur:
Vous aurez besoin d'éditer le script vpnd
pour assigner quelques
valeurs telles que le nom d'utilisateur du client et le nom du serveur.
Vous pourrez aussi avoir besoin de modifier la section starttunnel du
script pour spécifier le réseau utilisé.
Vous trouverez ci-dessous une copie du script pour le plaisir des yeux.
Remarquez que vous pouvez mettre le script dans un répertoire différent,
il suffit de changer la variable VPN_DIR.
#! /bin/bash # # vpnd: Monitor the tunnel, bring it up and down as necessary # USERNAME=vpn-username IDENTITY=/root/.ssh/identity.vpn VPN_DIR=/usr/local/vpn LOCK_DIR=/var/run VPN_EXTERNAL=vpn.mycompany.com VPN_INTERNAL=vpn-internal.mycompany.com PTY_REDIR=${VPN_DIR}/pty-redir SSH=${VPN_DIR}/${VPN_EXTERNAL} PPPD=/usr/sbin/pppd ROUTE=/sbin/route CRYPTO=blowfish PPP_OPTIONS="noipdefault ipcp-accept-local ipcp-accept-remote local noauth nocrtscts lock nodefaultroute" ORIG_SSH=/usr/bin/ssh starttunnel () { $PTY_REDIR $SSH -t -e none -o 'Batchmode yes' -c $CRYPTO -i $IDENTITY -l $USERNAME > /tmp/vpn-device sleep 15 $PPPD `cat /tmp/vpn-device` $PPP_OPTIONS sleep 15 # Add routes (modify these lines as necessary) /sbin/route add -net 10.0.0.0 gw $VPN_INTERNAL netmask 255.0.0.0 /sbin/route add -net 172.16.0.0 gw $VPN_INTERNAL netmask 255.240.0.0 /sbin/route add -net 192.168.0.0 gw $VPN_INTERNAL netmask 255.255.0.0 } stoptunnel () { kill `ps ax | grep $SSH | grep -v grep | awk '{print $1}'` } resettunnel () { echo "reseting tunnel." date >> ${VPN_DIR}/restart.log eval stoptunnel sleep 5 eval starttunnel } checktunnel () { ping -c 4 $VPN_EXTERNAL 2>/dev/null 1>/dev/null if [ $? -eq 0 ]; then ping -c 4 $VPN_INTERNAL 2>/dev/null 1>/dev/null if [ $? -ne 0 ]; then eval resettunnel fi fi } settraps () { trap "eval stoptunnel; exit 0" INT TERM trap "eval resettunnel" HUP trap "eval checktunnel" USR1 } runchecks () { if [ -f ${LOCK_DIR}/tunnel.pid ]; then OLD_PID=`cat ${LOCK_DIR}/vpnd.pid` if [ -d /proc/${OLD_PID} ]; then echo "vpnd is already running on process ${OLD_PID}." exit 1 else echo "removing stale pid file." rm -rf ${LOCK_DIR}/vpnd.pid echo $$ > ${LOCK_DIR}/vpnd.pid echo "checking tunnel state." eval checktunnel fi else echo $$ > ${LOCK_DIR}/vpnd.pid eval starttunnel fi } case $1 in check) if [ -d /proc/`cat ${LOCK_DIR}/vpnd.pid` ]; then kill -USR1 `cat ${LOCK_DIR}/vpnd.pid` exit 0 else echo "vpnd is not running." exit 1 fi ;; reset) if [ -d /proc/`cat ${LOCK_DIR}/vpnd.pid` ]; then kill -HUP `cat ${LOCK_DIR}/vpnd.pid` exit 0 else echo "vpnd is not running." exit 1 fi ;; --help | -h) echo "Usage: vpnd [ check | reset ]" echo "Options:" echo " check Sends running vpnd a USR1 signal, telling it to check" echo " the tunnel state, and restart if neccesary." echo " reset Sends running vpnd a HUP signal, telling it to reset" echo " it's tunnel connection." ;; esac ln -sf $ORIG_SSH $SSH settraps runchecks while true; do i=0 while [ $i -lt 600 ]; do i=((i+1)) sleep 1 done eval checktunnel done
J'ai lancé cette installation sur un Pentium 90 exécutant la distribution LRP de Linux. LRP est une distribution de Linux qui tient et se charge sur une seule disquette. Vous en apprendrez plus sur http://www.linuxrouter.org/. Vous pouvez télécharger ici mon package LRP pour le client VPN. Vous aurez aussi besoin des packages ppp et ssh du sîte LRP.
Dans cette section, j'explique pas à pas comment mettre en place votre système VPN. Je commencerais par le serveur, et poursuivrais avec le client. Pour les besoins de l'exemple, j'inventerais une situation qui nécessitera différentes mise en place de VPN.
Imaginons que nous ayons une entreprise, appelée monentreprise.com. Au siège, nous utilisons l'adresse réseau réservée 192.168.0.0, et séparons le réseau de classe B en 256 réseaux de classe C pour permettre le routage. Nous venons de mettre en place deux petits bureaux distants, et souhaitons les ajouter à notre réseau. Nous souhaitons aussi permettre aux employés travaillant chez eux d'utiliser leurs connexions câble ou DSL plutôt que de leur faire utiliser une communication directe par modem. Pour commencer, nous devons organiser quelques peu les choses.
J'ai décidé que je voulais donner à chaque bureau distant une plage d'adresse de classe C pour leur permettre de s'étendre si cela devait être nécessaire. J'ai donc réservé les réseaux 192.168.10.0 et 192.168.11.0. J'ai aussi décidé que pour les utilisateur se connectant depuis leur domicile, je disposais de suffisamment d'adresses et que je n'avais donc pas besoin de leur appliquer de masquarade du côté du serveur VPN. Chaque client dispose de sa propre adresse IP interne. J'ai donc eu besoin de réserver une autre adresse réseau de classe C pour cela, disons 192.168.40.0. La seule chose que j'ai alors du faire fut d'ajouter ces espaces d'adresse à mon routeur. Imaginons que notre entreprise possède un petit Cisco (192.168.254.254) qui gère tout le trafic via notre OC1. Nous n'avons alors qu'à ajouter les routes sur le Cisco de telle manière que le trafic dirigé vers ces réseaux réservés soit dirigé vers notre serveur VPN (192.168.40.254). J'ai considéré que le serveur VPN appartenait au réseau de l'utilisateur se connectant depuis son domicile pour une raison qui sera plus claire tout à l'heure. Nous appellerons l'interface externe du serveur vpn.monentreprise.com, et l'interface interne vpn-interne.monentreprise.com.
Nous n'avons pas besoin de connaître explicitement les adresses externes. Vous devriez avoir les vôtres, fournies par votre FAI.
Nous allons avoir besoin de quelques logiciels. Récupérez les packages suivants, et installez les à l'endroit indiqué.
Pour commencer, vous aurez probablement besoin de recompiler le noyau pour le serveur. Il faut vous assurer que les options suivantes du noyau sont activées, en plus des option réseaux de base, et de toutes celles dont vous avez besoin. Si vous n'avez jamais compilé de noyau, référez vous au Kernel HOWTO.
Pour les noyaux 2.0 :
Pour les noyaux 2.2 :
Si vous préparez un serveur ne disposant que d'une carte réseau, je vous suggère d'envisager d'en acheter une autre, et de refaire la connectique de votre réseau. La meilleure méthode pour garder votre réseau privé est encore de le doter de ses propres câbles. Si vous avez deux cartes réseaux, vous aurez besoin de savoir les configurer. Nous nous servirons de eth0 comme interface externe, et de eth1 comme interface interne.
Nous devons tout d'abord configurer l'interface externe du serveur. Vous êtes censé savoir le faire, et l'avez probablement déjà fait. Si ce n'est pas le cas, faites le. Si vous ne savez pas le faire, référez vous au Networking HOWTO
Occupons nous maintenant de l'interface interne. Selon la numérotation que nous avons choisi, elle dispose de l'adresse 192.168.40.254.
Pour les noyaux 2.0, utilisez les commandes suivantes :
# /sbin/ifconfig eth1 192.168.40.254 netmask 255.255.255.0 broadcast 192.168.40.255 # /sbin/route add -net 192.168.40.0 netmask 255.255.255.0 dev eth1
Pour les noyaux 2.2, utilisez la commande suivante :
# /sbin/ifconfig eth1 192.168.40.254 netmask 255.255.255.0 broadcast 192.168.40.255
Cela active nos interfaces. Vous pouvez maintenant communiquer avec les machines situées sur les deux réseaux connectés localement au serveur.
Nous pouvons parler aux machines situées sur nos réseaux locaux, mais ne pouvons accéder au reste de notre réseau interne. Ceci nécessite quelques lignes de code supplémentaires. Pour pouvoir atteindre les machines situées sur les autres sous-réseaux, nous devons avoir une route envoyant le trafic vers le routeur Cisco. C'est ce que fait la commande suivante :
# /sbin/route add -net 192.168.0.0 gw 192.168.254.254 netmask 255.255.0.0 dev eth1
Cette ligne indique au noyau que le trafic destiné au réseau 192.168.0.0 devrait être envoyé par eth1, et transmis au Cisco. Le trafic pour notre réseau local va toujours où il est supposé aller puisque les tables de routage sont ordonnées par taille de masque de sous-réseau. Si nous devions avoir d'autres réseaux internes dans notre réseau, nous devrions avoir une ligne comme celle-ci pour chacun d'entre eux.
Très bien, nous pouvons donc atteindre toutes les machines que nous voulons. Nous devons maintenant écrire les règles de filtrage du firewall qui autorise ou refuse l'accès au via le serveur VPN.
Pour mettre en place les règles avec ipfwadm
, lancez le ainsi :
# /sbin/ipfwadm -F -f # /sbin/ipfwadm -F -p deny # /sbin/ipfwadm -F -a accept -S 192.168.40.0/24 -D 192.168.0.0/16 # /sbin/ipfwadm -F -a accept -b -S 192.168.10.0/24 -D 192.168.0.0/16 # /sbin/ipfwadm -F -a accept -b -S 192.168.11.0/24 -D 192.168.0.0/16
Pour mettre en place les règles avec ipchains
, lancez le ainsi :
# /sbin/ipchains -F forward # /sbin/ipchains -P forward DENY # /sbin/ipchains -A forward -j ACCEPT -s 192.168.40.0/24 -d 192.168.0.0/16 # /sbin/ipchains -A forward -j ACCEPT -b -s 192.168.10.0/24 -d 192.168.0.0/16 # /sbin/ipchains -A forward -j ACCEPT -b -s 192.168.11.0/24 -d 192.168.0.0/16
Cela dit au noyau de refuser tout trafic, excepté celui provenant du réseau 192.168.40.0/24 et destiné au réseau 192.168.0.0/16. Le trafic est autorisé entre les réseaux 192.168.10.0/24 et 192.168.0.0/16, de même que pour le réseau 192.168.11.0. Ces deux dernières règles sont bi-directionnelles, ce qui est important pour obtenir un routage fonctionnant dans les deux sens.
Pour les utilisateurs souhaitant se connecter depuis leur domicile, tout
fonctionnera parfaitement à partir de maintenant. Toutefois, pour les
bureaux distants, nous devons réaliser un peu de routage. Nous devons
tout d'abord dire au routeur principal que les bureaux
distants sont derrière le serveur VPN, et donc lui spécifier des routes
indiquant d'envoyer le trafic destiné aux bureaux distants au VPN.
Ceci fait, il faut indiquer au serveur VPN ce qu'il doit faire de ce trafic.
Pour ce faire, il faut lancer la commande route
sur le serveur. Le
seul problème est que pour que celle-ci fonctionne, la liaison doit fonctionner.
Si celle-ci tombe, la route sera perdue. La solution consiste à ajouter les
routes quand les clients se connectent, ou, plus simplement, à lancer la commande
route fréquemment, étant donné qu'il n'est pas grave de l'utiliser plus que
nécessaire. De fait, créez un script contenant les lignes suivantes,
et ajoutez le à votre crontab pour qu'il soit lancé toutes les quelques minutes.
/sbin/route add -net 192.168.11.0 gw 192.168.10.253 netmask 255.255.255.0 /sbin/route add -net 192.168.10.0 gw 192.168.11.253 netmask 255.255.255.0
pppd
Nous allons maintenant configurer pppd sur le serveur pour gérer les connections au VPN. Si vous utilisez déjà ce serveur pour gérer des utilisateurs accédant au réseau par modem, ou que vous même vous servez d'un modem pour sortir du réseau, sachez que ces modifications peuvent affecter ces services. J'expliquerais comment éviter les conflits à la fin de cette section.
/etc/ppp/
Ce répertoire peut contenir de nombreux fichiers. Vous disposez déjà probablement
d'un fichier appelé options
. Ce fichier contient toutes les options
globales pour pppd
. Elles ne peuvent être surchargées par
l'utilisation de pppd
en ligne de commande.
/etc/ppp/options
Votre fichier options
devrait au moins contenir les paramètres suivants :
ipcp-accept-local ipcp-accept-remote proxyarp noauth
Les deux premières lignes indiquent à pppd
d'accepter que l'autre
côté spécifie les adresses IP. Ces options sont nécessaires lorsque l'on se connecte
avec des bureaux distants, mais peut être désactivée si l'on ne la fait
qu'avec des travailleurs à domicile. Les laisser activées ne pose pas de problèmes,
étant donné qu'elles n'empêchent pas le serveur d'assigner une adresse, mais
informe simplement celui-ci que le client a le droit d'en proposer une.
La troisième ligne est très importante. Selon la page man de pppd
:
proxyarp Ajoute une entrée à la table ARP [Address Resolution Protocol] de ce système avec l'adresse IP du pair et l'adresse Ethernet de ce système. Cela aura pour effet de faire croire aux autres systèmes que le pair est situé sur l'ethernet local.
C'est une option importante, car si elle n'est pas utilisée, le trafic local ne pourra pas revenir par le tunnel.
La dernière ligne est toute aussi importante. Elle informe pppd
qu'il faut autoriser les connections sans nom d'utilisateur ni mot de passe.
Cette méthode ne nuit pas à la sécurité, puisque l'authentification est
déjà réalisée par sshd
.
Si vous gérez d'autres services avec pppd
, vous devez considérer
que les configurations respectives de ces autres services peuvent être
différentes de celle requise par le VPN. pppd
est conçu pour que
les options du fichier d'options principal /etc/ppp/options
ne
puissent pas être surchargées par les options spécifiées au moment de
l'exécution, et ceci pour des raisons de sécurité. Afin d'éviter les conflits,
déterminez les options qui en sont à l'origine, et déplacez les du fichier
principal vers un fichier d'option distinct, chargé lorsque l'application
appropriée de pppd
est lancée.
sshd
Voici a quoi ressemble mon fichier /etc/sshd_config
, et à quoi devrait
approximativement ressembler le votre :
# Fichier de configuration ssh du serveur Port 22 ListenAddress 0.0.0.0 HostKey /etc/ssh_host_key RandomSeed /etc/ssh_random_seed ServerKeyBits 768 LoginGraceTime 600 KeyRegenerationInterval 3600 PermitRootLogin yes IgnoreRhosts yes StrictModes yes QuietMode no FascistLogging yes CheckMail no IdleTimeout 3d X11Forwarding no PrintMotd no KeepAlive yes SyslogFacility DAEMON RhostsAuthentication no RhostsRSAAuthentication no RSAAuthentication yes PasswordAuthentication no PermitEmptyPasswords no UseLogin no
Il est important de remarquer que l'authentification par mot de passe a été désactivée,
tout comme tous les autres services "r". J'ai aussi désactivé la notification
de mail, et le message du jour, étant donné qu'il peuvent désorienter pppd
du
côté client. J'autorise toujours la connexion en tant que root, qui reste sûre étant
donné qu'elle requiert l'utilisation d'une clé.
Nous allons maintenant mettre en place les comptes utilisateurs.
vpn-users
lancez simplement:
# /usr/sbin/groupadd vpn-users
Faites maintenant un cat du fichier /etc/group
et regardez la dernière
ligne. Il doit s'agir de l'entrée pour le groupe vpn-users. Remarquez le
troisième champ. Il s'agit de l'identifiant du groupe (Group ID ou GID).
Notez le, étant donné que nous allons en avoir besoin sous peu. Dans notre
exemple, GID vaut 101.
vpn-users
Nous utiliserons un seul répertoire domicile pour tous les utilisateurs. Lancez simplement :
# mkdir /home/vpn-users
.ssh
Créez maintenant le répertoire .ssh
dans le répertoire
domicile des vpn-users
.
# mkdir /home/vpn-users/.ssh
Ca devient amusant. Nous allons éditer le fichier /etc/passwd
à la
main :) . Normalement, vous laissez le système gérer ce fichier, mais pour
une installation aussi étrange que celle-ci, il est plus simple de le faire
vous même. Pour commencer, ouvrons le fichier /etc/passwd
et
regardons ce qu'il contient. Voici un exemple de ce que vous pourriez trouver:
... nobody:x:65534:100:nobody:/dev/null: mwilson:x:1000:100:Matthew Wilson,,,:/home/mwilson:/bin/bash joe:*:1020:101:Joe Mode (home),,,:/home/vpn-users:/usr/sbin/pppd bill:*:1020:101:Bill Smith (home),,,:/home/vpn-users:/usr/sbin/pppd frank:*:1020:101:Frank Jones (home),,,:/home/vpn-users:/usr/sbin/pppd ...
Vous trouverez le premier utilisateur sur la plupart des systèmes. Le
suivant, c'est moi :). Après viennent quelques vpn-users que j'ai créé.
Le premier champ est le nom d'utilisateur, le second le mot de passe.
Le troisième est l'identifiant d'utilisateur (User ID ou UID), et le
quatrième l'identifiant de groupe. Après viennent certaines infos sur
l'identité de l'utilisateur (dans le cinquième champ). Le sixième est
le répertoire domicile de l'utilisateur, et le dernier son shell. Comme
vous pouvez le voir, chaque champ est séparé par une deux points.
Regardez les trois dernières lignes. La seule différence existant entre
eux est le nom d'utilisateur du premier champ et l'information sur
l'utilisateur dans le cinquième. Nous souhaitons créer une ligne comme
celles-ci pour chaque utilisateur. Evitez d'utiliser un seul utilisateur
pour toutes les connections, faute de quoi il vous sera impossible de
les différencier par la suite. Donc, copiez la dernière ligne du fichier,
et éditez la afin de qu'elle ressemble à notre exemple. Assurez vous que
le second champ contient une astérisque. Le troisième champ devrait être unique
par rapport à tous les autres identifiants dans le fichier. J'ai utilisé
1020. Vous devriez utiliser un nombre supérieur à 1000, étant donné que
les nombres inférieurs à 1000 sont généralement réservés pour le système.
Le quatrième champ devrait être l'identifiant du groupe vpn-users. Je vous
ai dit tout à l'heure de l'écrire, c'est maintenant qu'il faut s'en servir.
Donc, mettez ici l'identifiant du groupe. Enfin, changez le répertoire
domicile en /home/vpn-users
, et le shell en /usr/sbin/pppd
.
C'est fait. Maintenant, copiez celle ligne pour créer plus d'utilisateurs.
Editez simplement le premier et le dernier champ, et c'est fait.
Un des avantages de l'utilisation de ce systèmes pour les comptes utilisateurs est que l'on peut bénéficier des commandes d'administrations d'utilisateur UNIX. Comme chaque client est connecté en tant qu'utilisateur, on peut utiliser les méthodes standards pour obtenir les statistiques des utilisateurs. Voici quelques commandes que j'aime utiliser pour voir ce qui se passe:
Affiche les utilisateurs connectés actuellement, ainsi que le moment où ils se sont connectés, de quelle machines (par le nom de celle-ci ou son adresse IP), et sur quel port.
Cette commande affiche une description plus exhaustive des entités actuellement
connectées. Il fournit aussi le temps écoulé depuis la mise en fonctionnement
du système, ainsi que sa charge. De même, il liste les processus des utilisateurs
(qui devraient être -pppd pout les client VPN) qui tournent, le temps processeur
non utilisé (idle time), et l'utilisation faite du processeur, pour chacun des
processus et pour le processus courant. Référez vous à la page man w
pour plus d'information.
Cette commande fournit l'historique pour l'utilisateur spécifié, et pour tout les
utilisateurs si aucun nom_utilisateur n'est fourni. Elle est particulièrement
utile pour s'assurer que les tunnels fonctionnent bien, car elle affiche le
temps écoulé depuis la connexion de l'utilisateur, et donne la liste des
utilisateur connectés. Je dois vous prévenir que sur un système qui n'a
pas été redémarré depuis longtemps, cette liste peut devenir extrêmement longue.
Je vous conseille donc de l'utiliser conjointement avec grep
ou
head
, grâce à un pipe, pour découvrir exactement ce que vous souhaitez.
Vous pouvez aussi contrôler quels utilisateurs sont autorisés à se connecter en
modifiant le fichier /home/vpn-users/.ssh/authorized_keys
.
Si vous en retirez la ligne contenant la clé publique d'un utilisateur, il ne
sera plus capable de se reconnecter.
Nous nous intéressons maintenant au client. Nous devons tout d'abord recompiler le noyau pour qu'il contienne toutes les fonctionnalités nécessaires. Il faut au minimum disposer de ppp dans le noyau. Après cela, il nous faudra les fonctions de forwarding, de firewall, et de passerelle, mais seulement si vous comptez autoriser d'autres machines à accéder au tunnel. Dans cet exemple, je configurerais une des machines du bureau distant. Ajoutez les options ci-dessous à votre noyau. Une fois encore, si vous n'avez jamais recompilé de noyau, référez vous au Kernel HOWTO.
Pour les noyaux 2.0:
Pour les noyaux 2.2:
Nous devons maintenant configurer les paramètres réseaux sur notre client. Considérons que tout fonctionne correctement avec le réseau externe. Nous allons maintenant mettre en place l'interface interne du client notre intranet.
Nous devons tout d'abord configurer l'interface réseau interne. Pour ce faire,
ajoutez les lignes suivantes à votre fichier /etc/rc.d/rc.inet1
(ou équivalent):
Pour les noyaux 2.0 :
/sbin/ifconfig eth1 192.168.10.253 broadcast 192.168.10.255 netmask 255.255.255.0 /sbin/route add -net 192.168.10.0 netmask 255.255.255.0 dev eth1
Pour les noyaux 2.2 :
/sbin/ifconfig eth1 192.168.10.253 broadcast 192.168.10.255 netmask 255.255.255.0
Pour configurer le bureau distant, nous voulons mettre en place des règles
de filtrage qui permettent au trafic d'emprunter le tunnel dans les
deux directions. Ajoutez pour cela les lignes suivantes à votre fichier
/etc/rc.d/rc.inet1
ou équivalent:
Pour les noyaux 2.0 :
/sbin/ipfwadm -F -f /sbin/ipfwadm -F -p deny /sbin/ipfwadm -F -a accept -b -S 192.168.10.0/24 -D 192.168.0.0/16
Pour les noyaux 2.2 :
/sbin/ipchains -F forward /sbin/ipchains -P forward DENY /sbin/ipchains -A forward -j ACCEPT -b -s 192.168.10.0/24 -d 192.168.0.0/16
Vous avez peut-être remarqué que ces lignes ressemblent à celles que nous avons sur le serveur. C'est parce qu'elles sont identiques. Elles décrivent simplement où le trafic est autorisé à aller, c'est à dire entre les deux réseaux.
Les seules deux routes supplémentaires nécessaires sont crées par le script qui met en place le tunnel.
pppd
Vous n'aurez peut-être pas besoin d'éditer le fichier /etc/ppp/options
du
client. Ce ne sera nécessaire que si l'option "auth" ou certaines autres options
sont présentes. Essayez, et si ça ne marche pas, un fichier /etc/ppp/options
vide fonctionnera. Continuez simplement à ajouter les options de l'ancien fichier pour
savoir laquelle pose problème (si ce n'est pas évident), et regardez si vous pouvez
vous en passer. Peut-être est-ce le cas, notamment si vous ne vous servez de pppd
pour rien d'autre.
ssh
En tant que root, exécutez les lignes suivantes sur le client:
# mkdir /root/.ssh # ssh-keygen -f /root/.ssh/identity.vpn -P ""
Ces commandes vont créer deux fichiers, identity.vpn
et
identity.vpn.pub
dans le répertoire .ssh
. Le premier est votre
clé privée, et devrait le rester. NE L'ENVOYEZ JAMAIS SUR LE RESEAU, à
moins que ce ne soit au travers d'un transfert chiffrée. Le second fichier est
votre clé publique, et vous pouvez l'envoyer où vous voulez, il ne sert
qu'à vous autoriser l'accès aux autres systèmes, et ne peut être utilisé
pour pénétrer le votre. Il s'agit d'un fichier texte d'une ligne, codant votre clé.
A la fin de la ligne se trouve le champ commentaire, que vous pouvez modifier sans
craindre de briser la clé. Voici un exemple de clé :
1024 35 1430723736674162619588314275167.......250872101150654839 root@vpn-client.mycompany.com
C'est en fait beaucoup plus long que cela, mais ça ne tiendrait pas sur une page si
je montrais la totalité de la chose. Copiez votre clé dans le fichier
/home/vpn-users/.ssh/authorized_keys
sur le serveur. Assurez vous
qu'il s'agit de la seule clé de la ligne, et que chaque clé n'est pas séparée sur
de multiples lignes. Vous pouvez modifier le champ de commentaire comme vous voulez
pour vous rappeler quelle clé corresponds à quel utilisateur. Je vous le recommande
fortement.
Nous allons maintenant essayer de réaliser la connexion au serveur VPN. Tout d'abord,
nous avons besoin d'éditer le fichier known_hosts de ssh
pour réaliser
la moindre connexion. Exécutez ceci:
# ssh vpn.mycompany.com
Répondez par l'affirmative lorsqu'il vous est demandé si vous souhaitez continuer à vous connecter. Le serveur va répondre ''permission denied'', mais c'est normal. Il est important que vous utilisiez le même nom pour le serveur que celui que vous utilisez pour vos scripts de connexion. Exécutez maintenant les lignes suivantes. Vous aurez évidement besoin de changer la plupart des options pour correspondre à votre installation.
# /usr/sbin/pty-redir /usr/bin/ssh -t -e none -o 'Batchmode yes' -c blowfish -i /root/.ssh/identity.vpn -l vpn-user vpn.mycompany.com > /tmp/vpn-device (Maintenant, attendez à peu près 10 secondes) # /usr/sbin/pppd `cat /tmp/vpn-device` 192.168.10.254:192.168.40.254
Remarquez les adresses IP spécifiées dans la ligne pppd. La première est l'adresse du client à l'autre bout du tunnel. La seconde est l'adresse de l'issue du tunnel coté serveur, mise à la valeur de l'adresse interne du serveur. Si tout semble fonctionner, continuez. Si non, vérifiez que vous avez bien toutes les options, et qu'elles sont correctement entrée. Si les problèmes persistent, vérifiez la section Problèmes.
Définissez maintenant la route pour envoyer le trafic au travers du tunnel. Lancez simplement cette commande :
# /sbin/route add -net 192.168.0.0 gw vpn-internal.mycompany.com netmask 255.255.0.0
Vous devriez maintenant être capable de communiquer avec les machines de
l'autre côté du tunnel. Faites un essais... Nickel, hein? Si ça ne
fonctionne pas, essayez d'utiliser ping
et traceroute
pour découvrir où se situe le problème. Si en fait ça fonctionne réellement,
continuez en mettant en place des scripts qui feront le travail pour vous.
Utilisez le script vpnd que je montre <@@ref>vpn-scriptici. Vous n'avez qu'à le modifier un petit peu. Faites les changements suivants:
Même si les scripts bash sont généralement stables, il sont connus
pour planter parfois. Pour s'assurer que le script vpnd
continue
à tourner, ajoutez une entrée dans la contab du client qui exécute
le script check-vpnd
. Je lance le mien toute les cinq minutes à
peu près. Si vpnd
tourne réellement, check-vpnd
n'utilise
pas beaucoup de puissance de calcul.
Voici quelques-uns des problèmes que j'ai rencontré alors que j'utilisais ce système. Je les ai indiqués ici dans l'espoir que vous puissiez les éviter. Si vous rencontrez un problème que je ne décris pas ici, envoyez moi un courrier électronique pour que je puisse le référencer et permettre aux autres de l'éviter.
Cette erreur vient apparemment de pppd. C'est du à l'utilisation d'une mauvaise version de pppd. Si cela vous arrive, essayez de mettre à jour les deux côtés de la connexion avec la dernière version de pppd. J'ai découvert que la version 2.2 pose problème, et utilise les versions 2.3.7 ou 2.3.8 à la place.
Cette erreur est générée par route
. Je l'ai vu se produire quand le
temps d'attente entre ssh
et pppd
n'est pas assez grand.
Si vous rencontrez cette erreur, lancez ifconfig
, il se peut que
vous vous aperceviez qu'il n'y a pas d'interface pppX. Cela signifie que
ssh
n'avait pas fini l'authentification avant que pppd
ne soit lancé, et que pppd
n'ait donc pu réaliser la connexion.
Augmentez simplement le délai d'attente, et vos problèmes seront résolus.
Je me demande toutefois s'il n'existe pas une option pppd qui règlerait ce problème.
Dans les nouveaux noyaux 2.2, vous devez spécifier que vous installez le forwarding IPv4 dans le noyau au démarrage. Ce qui se fait avec la commande suivante:
# echo 1 > /proc/sys/net/ipv4/ip_forward
Sans cela, le noyau ne transmettra aucun datagramme, et le serveur ne fonctionnera donc pas, pas plus qu'aucun des clients passerelles.
Cela va sans dire, mais faites attention quand vous routez des adresses réelles que vous ne routez pas le trafic destiné aux adresses externes du serveur VPN au travers du tunnel. Ca ne le fera pas (Oui, il s'agit vraiment d'une expérience personnelle).
Croyez le ou pas, ce système a été exécuté sur un 486SX33 avec 8 Mo de RAM. Ca ne marchait toutefois pas très bien, car il avait des problèmes à gérer le gros trafic.
Ca n'a cependant pas été trop dur de le faire fonctionner. Ce système marche très bien sur un Pentium 75 avec 16 Mo de RAM, utilisant une distribution LRP sur disquette, avec 6 Mo de ramdisk, et 10 Mo de mémoire principale. J'ai testé cette configuration en faisant passer un flux RealVideo à 700Kbits au travers pendant plus d'une heure.
Je le fait maintenant fonctionner en général sur des Pentium 90, étant donné que leur fréquence d'horloge fonctionne mieux avec les cartes Ethernet à 100Mbits/sec.
Ce système fonctionne tant avec les noyaux 2.0 qu'avec les 2.2. Le script permettant de garder le tunnel en fonctionnement demande un bash raisonnablement moderne. J'ai toutefois remarqué que les versions de bash que l'on trouve sur certaines distributions ne fonctionnent pas très bien avec le script.
De fait, si quelqu'un pouvait m'aider à améliorer mes scripts (ou même à écrire un exécutable?), ça m'aiderait beaucoup. Je ne suis pas certains de savoir pourquoi, mais même mon propre bash ne suit pas les règles et ne semble pas interpréter les signaux correctement. Si vous faites des améliorations, envoyez moi un courrier électronique à matthew@shinythings.com s'il vous plait.